Excellence, Monsieur le Président Paul Kagame, Président en exercice du Comité d’orientation du NEPAD, cher frère,
Excellence, Monsieur Aïmene Benabderrahmane, Premier Ministre de la République algérienne démocratique et populaire,
Excellence, Monsieur Mostafa Madbouly, Premier Ministre de la République arabe d’Egypte,
Excellence, Monsieur Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l’Union africaine,
Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Monsieur le Premier Ministre,
Madame la Présidente du haut Conseil des Collectivités territoriales,
Monsieur le Président du Conseil économique, social et environnemental,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs, chefs de délégations et Représentants d’Institutions et organismes internationaux,
Mesdames, Messieurs les Représentants du secteur privé national et international, dont notre ami et partenaire Sultan bin Sulayem, Chairman de Dubai Ports World,
Chers invités, mesdames, messieurs,
Une semaine après la 2e Conférence internationale de Dakar sur l’agriculture, le Sénégal se réjouit d’accueillir ce 2e Sommet sur le financement des infrastructures en Afrique.
Je souhaite la bienvenue et un agréable séjour à nos hôtes.
Je te remercie particulièrement, cher Paul, pour ton leadership dynamique à la Présidence du Comité d’Orientation du NEPAD ; et je salue l’intérêt constant que tu as toujours accordé à la promotion des infrastructures en Afrique. Il y a un an tu étais avec nous ici à l’occasion de l’inauguration du stade Président Abdoulaye Wade.
Je remercie nos frères, les Présidents Abdelmadjid Tebboune, d’Algérie, et Abdel Fattah al Sissi, d’Egypte, d’avoir bien voulu envoyer des délégations de haut niveau, conduites par les Premiers Ministres Benabderrahmane et Madbouly pour les représenter à ce Sommet.
Merci cher frère Moussa Faki, d’être encore parmi nous, une semaine après le Dakar II de l’Agriculture.
On ne le dira jamais assez : l’infrastructure, c’est le nerf du développement, et le fil conducteur de l’intégration ; parce que c’est elle qui soutient l’activité économique et assure la mobilité indispensable au processus d’intégration.
Or, en Afrique, notre déficit en infrastructures physiques et numériques reste encore élevé.
Ainsi, malgré la disponibilité d’abondantes sources d’énergie qui aident à éclairer le monde, plus de 600 millions d’africains n’ont pas encore accès à l’électricité.
Et dans nombre de nos pays, le transport routier et ferroviaire reste encore problématique.
Il en est de même pour le transport aérien, où, pour voyager d’un pays à un autre, on est parfois obligé de sortir du continent.
Pour les infrastructures numériques, malgré les progrès enregistrés, le taux de connexion sur le continent reste encore faible : 36 % contre une moyenne mondiale de 62,5 %.
On pourrait multiplier les exemples.
C’est pour remédier à cette situation que l’Union Africaine, le NEPAD et la BAD ont lancé en juillet 2010 à Kampala, le Programme de développement des Infrastructures en Afrique (PIDA), pour stimuler la réalisation de projets transfrontaliers dans les secteurs des transports, de l’énergie, de l’eau et des TIC entre autres.
Quatre ans plus tard, en juin 2014, nous avons tenu à Dakar le premier sommet sur le financement du PIDA, et lancé un Plan d’action prioritaire de 16 projets.
Dans la même foulée, Africa 50 a été créée en tant que plateforme d’investissement dans les infrastructures, pour passer de la vision à l’action.
En dépit de nos difficultés structurelles et des effets de la pandémie COVID-19, l’Afrique est en chantier.
A titre d’exemple, avec un prêt de la BAD, le Sénégal et la Gambie se sont associés pour réaliser en 4 ans seulement le pont de la Sénégambie sur le fleuve Gambie.
C’est une doléance de 40 ans que nous avons ainsi satisfaite depuis janvier 2019, en assurant la fluidité du transport entre les deux pays, et vers les régions sud du Sénégal.
Et en novembre 2021, le Sénégal et la Mauritanie ont lancé le chantier du pont de Rosso, sur le fleuve Sénégal, qui sera réalisé en 30 mois, avec le concours de la BAD, de l’Union Européenne et de la Banque Européenne d’Investissement.
Ce pont est un chaînon du processus d’intégration africaine en tant que partie intégrante du corridor transfrontalier Tanger-Casablanca-Nouakchott -Dakar-Abidjan -Lagos.
Ailleurs sur le continent, je sais que les mêmes efforts de construction d’infrastructures d’interconnexion par des financements publics se poursuivent dans l’esprit du NEPAD. Il faut s’en féliciter.
Je n’oublie pas le rôle essentiel du secteur privé, dont le mérite est de montrer que les infrastructures en Afrique peuvent également être rentables.
Je citerai à titre d’exemple le méga projet de Port en eau profonde de Ndayane, adossé à une zone économique spéciale, que le Sénégal développe à quelques kilomètres d’ici, en partenariat avec DP World, pour un coût global de 837 millions de dollars dans la première phase, pour atteindre plus d’un milliard dans la 2e phase. C’est le plus grand investissement privé de l’histoire de notre pays.
Thank you, Chairman Sultan. We are proud of our partnership.
C’est pour encourager ce partenariat public-privé que nous tiendrons prochainement le Forum invest in Sénégal sous l’égide de l’Agence pour la Promotion de l’Investissement et des grands Travaux (APIX).
Mesdames, Messieurs,
Les progrès du continent en matière de construction d’infrastructures sont réels. Mais ses défis le sont tout autant.
En Afrique, les infrastructures restent encore sous-financées en volume et mal financées en termes de taux d’intérêt et de délais de remboursement.
Selon le dernier Rapport annuel du Consortium pour les infrastructures en Afrique, publié en décembre, le financement des infrastructures en Afrique s’élevait à 81 milliards de dollars en 2020, contre 100 milliards en 2018.
Je rappelle que le Consortium pour les infrastructures en Afrique a été mis en place en 2005 à Gleneagles, au sommet du G8 d’alors (G7 aujourd’hui). Il rassemble autour de la BAD, les principaux partenaires bilatéraux et les banques de développement actives sur le continent.
Il est vrai que l’impact de la pandémie a freiné nos efforts sur les infrastructures, avec le ralentissement de l’activité économique et la réorientation des dépenses publiques vers des urgences sanitaires et sociales.
Mais, même sans ces difficultés conjoncturelles, l’Afrique a toujours payé cher ses projets à cause de taux d’intérêt élevés.
En outre, pour des financements aussi lourds et des infrastructures de longue durée, nos pays sont souvent tenus de rembourser leurs dettes dans des délais souvent courts, à quelques exceptions près.
Il faut reconnaitre et saluer les efforts des partenaires bilatéraux et multilatéraux, en particulier les banques de développement, dans le financement des infrastructures en Afrique.
En même temps, la problématique du financement restera entière tant que perdurent les règles et pratiques de la gouvernance économique et financière mondiale qui entravent l’accès de nos pays à des ressources conséquentes, et à des conditions soutenables.
Je pense, entre autres, aux notations abusives des agences d’évaluation et à la perception du risque d’investissement en Afrique, toujours plus élevée que le risque réel.
Tout au long de mon mandat à la tête de l’Union Africaine, j’ai constamment posé le débat, notamment à l’OCDE, au G7, au G20 et aux Nations Unies sur les conditions de financement de nos économies, en particulier pour les infrastructures.
Il me semble important de continuer à porter le plaidoyer dans le cadre des échanges sur la réforme de l’architecture financière mondiale.
Mais nous devons aussi relever les défis de la planification et de l’ingénierie technique et financière des projets pour les rendre bancables.
Ainsi, 61 % des 69 projets du 2e Plan d’action prioritaire du PIDA n’ont pas encore fait l’objet d’études de faisabilité pour être susceptibles d’attirer des investisseurs privés.
Il y a lieu de créer une synergie entre les banques multilatérales de développement, les partenaires techniques et financiers, et le Fonds de préparation des projets du NEPAD pour améliorer les études de faisabilité des projets prioritaires.
J’espère que la présentation des 20 projets sélectionnés dans le cadre des boardroom sessions pourra servir de cas d’école pour aider à lever les obstacles sur ces différentes étapes.
En même temps, nous gagnerions à apprendre les uns des autres en échangeant davantage nos expériences en matière de préparation, d’exécution et d’exploitation de projets.
C’est cela aussi une des finalités de ce Sommet dont je déclare maintenant ouverts les travaux. Je vous remercie de votre attentio