Entretien avec Abdoulaye Dieye Directeur Général de Aibd-sa

Nommé à la tête de Aibd S.a, en septembre 2022, Abdoulaye Dièye ne semble pas avoir perdu de temps pour s’imprégner de ses dossiers. Parmi lesquels la Stratégie du Hub aérien 2035 qui tient particulièrement à cœur le Président de la République et que le Directeur général d’Aibd S.a s’est fait un défi de relever. Tout en dévoilant dans cet entretien comment il compte concrétiser cette ambition présidentielle, M. Dièye fait le point sur les autres grands projets du Chef de l’Etat dans le domaine aéroportuaire et qui, mis bout à bout, feront du Sénégal, dans dix ans, une véritable plaque tournante sous-régionale.

Entretien réalisé par le Soleil et repris par Ouragan

M. Dièye, vous venez de faire un peu plus de six mois à la tête de Aibd Sa. Quel bilan en tirez-vous ?

Je voudrais, avant de commencer, exprimer mes sincères remerciements au Président de la République, Macky Sall, du choix porté sur ma personne pour diriger cette prestigieuse entreprise qu’est Aibd S.a, qui joue un rôle stratégique dans la réalisation de son ambition déclinée dans le Pse, qui est de faire du Sénégal un hub aérien pour la région ouest-africaine. Depuis ma prise de service, mon équipe et moi-même travaillons à la réalisation des quinze projets identifiés par le Chef de l’Etat lui-même pour que le hub aérien devienne une réalité à l’horizon 2035. A ce titre, nous poursuivons la mobilisation des ressources par la consolidation des acquis ainsi que des partenaires nationaux et internationaux qu’ils soient techniques ou financiers. Aujourd’hui, c’est avec une grande satisfaction que les avions et les hélicoptères acquis pour l’Académie internationale des métiers de l’aviation civile (Aimac) ainsi que la première cohorte d’apprenants civils ont été présentés au Président de la République, lors du Conseil des ministres décentralisé à Thiès. Que ce soient le projet de construction du centre de maintenance aéronautique ou encore celui de l’extension de l’aérogare de l’aéroport Blaise Diagne, le lancement officiel des travaux est imminent. Il s’y ajoute les phases finales de la certification de l’aéroport de Cap Skirring dont la dernière inspection est prévue au mois de juin, l’homologation des aéroports de Tambacounda et de Saint-Louis.

Quelle est la démarche managériale que vous voulez imprimer à Aibd S.a ?
Dans notre démarche, nous avons privilégié l’écoute, le dialogue et la concertation. A ce sujet, il y a, à peine un mois, nous avons tenu un atelier avec tous les partenaires sociaux de la plateforme aéroportuaire. C’est à l’issue de cette rencontre d’ailleurs que nous avons pu régulariser tous les prestataires de l’ex-Ads qui avaient totalisé, pour certains, entre 15 et 20 ans de service et qui ont maintenant des contrats à durée indéterminée. Ils sont au nombre de 161. C’est également à l’occasion de cette rencontre que nous avons trouvé une solution au problème des arriérés sur l’Indemnité de sécurité aérienne (Isa). Sur cinq mois, deux ont été payés et le reste se fera très bientôt. Nous sommes également allés à la rencontre de toutes les structures de la plateforme aéroportuaire avec qui nous sommes en contact permanent, pour faire face aux défis quotidiens de maintenir une qualité de service à la hauteur des attentes des passagers et de tous les acteurs de notre écosystème.

L’Aéroport international Blaise Diagne a été désigné meilleur aéroport d’Afrique pour la qualité de ses services dans plusieurs catégories par le Conseil international des aéroports, au mois de mars dernier. Comment Aibd S.a y est-elle parvenue ?

Je voudrais rappeler que l’Etat du Sénégal, lors de la construction de l’aéroport, avait fixé des objectifs de Qualité de Service Iata B, désignant un niveau élevé de service qui fournit des conditions stables de circulation, avec peu de temps d’attente et à un niveau élevé de confort pour les passagers et leurs bagages. Pour l’atteinte de cet objectif ambitieux, l’aéroport a été inscrit au programme Airport Service Quality (Asq) qui vise à le classer au niveau mondial. Ce programme permet au gestionnaire et à Aibd S.a de suivre les performances en matière d’amélioration de la qualité de service au niveau de l’aéroport de Diass. Aibd S.a a mis en place un certain nombre de mesures dont la création, au sein de son pôle Qualité, d’une cellule composée de superviseurs qualité évoluant au sein de l’aéroport. Le but poursuivi est de mieux appuyer le gestionnaire et d’accompagner cette dynamique. La mission principale de ces superviseurs est d’identifier l’ensemble des évènements d’exploitation et d’opération pouvant porter atteinte à la qualité de service. Toutes ces initiatives ont permis à l’aéroport de Diass d’avoir cette prestigieuse distinction témoignant de la concrétisation des ambitions du Président de la République qui veut faire du Sénégal un hub aérien. Cette mission est confortée par le flux important de passagers empruntant notre aéroport qui a fêté, en 2022, son dix-millionième passager.

Il y a deux ans, la Stratégie du Hub aérien à l’horizon 2035 a été lancée. Les conditions sont-elles réunies pour faire de cette ambition du Chef de l’Etat une réalité ?

Nous disposons d’avantages certains qui légitiment cette ambition du Chef de l’Etat de faire du Sénégal un hub aérien. Notre position géographique privilégiée est un premier élément important. Le Sénégal est au carrefour des principales routes aériennes entre l’Europe et l’Amérique. De plus, Dakar est une des destinations les plus couvertes par les compagnies internationales desservant l’Afrique. Au-delà de ces éléments, le Président de la République a engagé une relance du secteur avec la mise en place d’un écosystème intégré à savoir une infrastructure aéroportuaire moderne et un pavillon national en développement. Parallèlement, le flux découlant de la production prochaine de pétrole et de gaz va induire un trafic d’affaires plus important avec une catégorie de voyageurs à fort pouvoir d’achat. A cela, s’ajoute le fait constant que le Sénégal est une destination touristique très prisée. La reprise rapide du trafic après la pandémie de Covid-19, comparativement aux autres pays de la sous-région, atteste à suffisance de l’attractivité de notre plateforme aéroportuaire.

De manière concrète, quels sont les chantiers en cours engagés par Aibd S.a et qui devraient concourir à matérialiser la Stratégie du Hub aérien ?

Avec la stratégie du hub aérien à l’horizon 2035, Aibd S.a est entré dans une nouvelle phase de développement reposant sur 4 piliers et 13 objectifs déclinés en 15 projets phares. Ces projets sont, pour la plupart, en cours de réalisation. Il s’agit, entre autres, du Centre de Maintenance aéronautique (Mro) pour accompagner le développement du pavillon national Air Sénégal en assurant la maintenance complète de sa flotte et de celle des autres compagnies aériennes. Le Mro a pour ambition d’être un centre reconnu mondialement en 2035 et de créer 300 emplois directs à terme. Le projet est conçu pour pouvoir offrir différents types de maintenance, allant de Check A à Check D avec une toiture de hauteur constante permettant d’accueillir les avions Code E dans les deux sens : en nose-in pour la maintenance légère et en tail-in pour les grosses visites à immobilisation longue. A date, le site est isolé de la zone de sûreté aéroportuaire et les travaux d’installation du chantier sont terminés. Les travaux de désherbage sont en cours. Ceux de confection du hangar ont également démarré. L’Académie Internationale des métiers de l’aviation civile (Aimac) est en ligne avec l’un des axes stratégiques du Pse concernant le renforcement et la valorisation du capital humain. Son objectif est de renforcer en ressources humaines la compagnie nationale Air Sénégal et de faire de notre pays une référence dans le domaine de la formation des métiers de l’aviation civile. Il s’agit, en collaboration avec l’École de l’Armée de l’Air, de mettre en place une académie internationale d’excellence ouverte aux civils et au continent africain. Le projet se fait en deux phases de développement : la mise aux normes des infrastructures aéroportuaires de la base aérienne de Thiès et le lancement des formations en partenariat avec l’Armée de l’Air sur le site de Thiès, l’aménagement sur une surface de 20 hectares d’un campus social, d’une académie et d’un hangar aéronefs à Diass. Pour la première phase, les travaux de réhabilitation de la piste, du taxiway et du parking avion sont terminés. D’ailleurs, le Président de la République a décollé de cette piste en février 2023 pour aller à Saint-Louis lors de la célébration du centenaire du Prytanée militaire. Les travaux de construction des campus pédagogique et social sont à un taux d’avancement de 56%. La formation d’une première cohorte de 12 élèves pilotes et 30 techniciens de maintenance pour le compte d’Air Sénégal a débuté en mai 2022. L’extension de l’aérogare passager de Diass est destinée, quant à elle, à accompagner la croissance du trafic aérien (post Covid-19) ainsi que le plan de développement d’Air Sénégal (ouverture de nouvelles lignes). En 2019 déjà, l’aéroport Aibd avait accueilli 2,5 millions de passagers, ce qui n’était pas loin de sa capacité maximale de 3 millions. En 2022, le nombre de passagers traités à Aibd s’est établi à 2.629.348 soit 105% du trafic de 2019 (avant Covid-19). La définition du programme technique et fonctionnel est en cours d’élaboration par un cabinet de renommée international. Parmi nos projets, figure également le Centre d’expertise médical du personnel aéronautique (Cempa) dont l’objectif est de dynamiser l’activité économique médicale sur la plateforme aéroportuaire et d’assurer une indépendance du Sénégal dans ce domaine pointu. Le rééquipement du centre actuel est en cours pour améliorer le service en attendant la construction du nouveau centre dans l’enceinte de l’Hôpital militaire de Ouakam.

Aibd S.a a un projet de création d’une Aéroville. Quelle est la philosophie derrière cette initiative et où en est le processus ?
Comme vous le savez sans doute, depuis quelques années, les gestionnaires d’aéroports rivalisent de créativité afin de diversifier et maximiser leurs sources de revenus. Cette approche est encouragée par l’Organisation de l’aviation civile internationale (Oaci) qui reconnaît l’importance d’accroître les recettes provenant d’activités extra-aéronautiques et recommande ainsi d’en encourager le développement optimal. Aujourd’hui, ces revenus avoisinent d’ailleurs 50% dans certains aéroports et devraient continuer leur progression. Pour ainsi dire que, de nos jours, les aéroports ont cessé d’être de simples zones d’opérations aéronautiques. Ils deviennent surtout des lieux de vie et tout ceci concourt à l’amélioration de l’expérience passager. Les plateformes aéroportuaires peuvent offrir plus que des services aéronautiques traditionnels et deviennent dès lors des territoires d’investissements attractifs. A ce sujet, rappelons d’ailleurs cette déclaration du Président de la République, le jour de l’inauguration de l’aéroport : « L’Aibd doit être, à la fois, un hub aérien et un pôle d’opportunités économiques ». Nous sommes justement en train de donner corps à cette option stratégique du Chef de l’Etat à travers la réalisation de l’Aéroville qui est un projet d’aménagement urbain visant à accueillir sur le périmètre aéroportuaire des unités économiques. Le modèle d’Aéroville que nous sommes en train de mettre en place se veut une vitrine et un outil de performance économique et commerciale conçue pour devenir un espace à la fois ouvert, moderne et convivial reflétant la culture sénégalaise dans sa diversité et ses mille et un attraits. Il s’agit de renforcer la composante commerciale du portefeuille d’activités aéroportuaires en co-développement avec des investisseurs et promoteurs privés de secteurs économiques variés allant de l’hôtellerie à l’industrie en passant par la restauration, les parcs d’activités, la logistique, les loisirs, l’immobilier tertiaire, etc. C’est donc le levier foncier de l’aéroport que nous mettons à contribution pour favoriser l’érection d’un véritable pôle économique autour de l’aéroport de Diass. Nous disposons d’une réserve foncière très importante, mais la première phase de l’Aéroville sera érigée sur près de 200 hectares. Le Plan d’aménagement urbain de l’Aéroville de Diass est en cours d’élaboration, mais parallèlement nous recevons beaucoup de manifestations d’intérêt dans divers secteurs d’activité. Le choix des investisseurs se fait de manière très rigoureuse. En effet, après avoir reçu les manifestations d’intérêt, nous invitons les porteurs de projet à venir les présenter devant un Comité directeur commercial qui est une instance officielle que je préside. Ce Comité évalue l’ensemble des projets. Un modèle de contractualisation a été stabilisé pour encadrer ce processus car, comme vous le savez, l’aéroport et ses emprises restent des zones réglementées. Je saisis donc cette tribune pour lancer un appel au secteur privé local pour qu’il apporte sa contribution afin de saisir les opportunités d’investissement. La réalisation de projets sur notre site ne cible pas seulement le privé étranger. Tout le monde y a sa place parce qu’il s’agit, à travers un partenariat public-privé, gagnant-gagnant, de mettre en place des infrastructures de développement.

Hormis l’Aéroville, avez-vous d’autres projets de développement ?

Effectivement, nous sommes en train de stabiliser un modèle de pôles-services autour de nos aéroports régionaux en y érigeant des établissements hôteliers de « marque Aibd » pour offrir un service d’hébergement aux passagers et aux touristes, mais aussi de centres d’affaires pour accompagner l’animation économique des régions. Nous cherchons également à renforcer les espaces de commerce au sein des aéroports régionaux pour mettre à la disposition des acteurs économiques, dans chaque aéroport régional, des espaces d’exposition et de commercialisation de leur savoir-faire à travers le projet « Espaces Téranga ». Un projet pour lequel des partenaires se sont déjà signalés. Nous sommes en train de prendre les dispositions nécessaires pour lancer une phase pilote au niveau des aéroports de Saint-Louis, Cap Skirring et Ziguinchor dont les travaux de réhabilitation sont en cours.

La sécurisation du périmètre foncier sur l’ensemble du domaine aéroportuaire, aussi bien à Diass qu’à l’intérieur du pays, est un enjeu majeur. Comment comptez-vous prendre en charge cette question ?

L’Etat a signé, le 8 juin 2006, avec Aibd S.a, une convention par laquelle il lui a confié la mission de réaliser le financement, la conception, la construction, l’exploitation et le développement de l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass. Par l’effet du décret n° 2021-746 du 10 juin 2021 portant dissolution de l’Agence des aéroports du Sénégal (Ads) et dans le but de faire du Sénégal un hub aérien sous- régional, l’Etat a étendu les compétences de Aibd S.a qui devient, dès lors, gestionnaire de l’ensemble des aéroports régionaux du Sénégal. Cette nouvelle configuration de l’environnement et des missions de Aibd S.a fait aussi apparaître de nouvelles problématiques relatives, d’une part, à la sécurisation physique des domaines aéroportuaires et la libération des emprises devant permettre la réalisation des projets (les Pras 1 et 2), et, d’autre part, la sécurisation juridique de ces assiettes foncières.

En effet, il a été constaté, de façon récurrente, des agressions des domaines aéroportuaires à travers des occupations irrégulières et des velléités de morcellement et vente de terrains compris dans ces périmètres. Cette situation est encouragée par l’urbanisation galopante autour des aéroports, le défaut de délimitation précise desdits périmètres aéroportuaires, l’absence à certains endroits de mur de clôture et le déficit de collaboration entre les acteurs concernés que sont le gestionnaire Aibd S.a et les autorités déconcentrées et services régionaux des Domaines et du Cadastre. C’est pourquoi la sécurisation du foncier des aéroports est un enjeu capital pour la réussite de la mise en œuvre de la stratégie du Hub aérien. Elle a été rappelée par le Chef de l’Etat lors du Conseil présidentiel du 29 avril 2021 consacré au Hub aérien. La sécurisation juridique du foncier devra se faire à travers la génération de droits réels immobiliers au profit de Aibd S.a, à l’image du bail emphytéotique que l’Etat lui a accordé sur le domaine aéroportuaire de Diass pour lui permettre d’avoir un droit d’action en justice contre les prédateurs fonciers, de déployer une ingénierie destinée à attirer et rassurer les investisseurs intéressés par la réalisation des projets prioritaires du Plan stratégique du Hub aérien 2021-2025 et d’accroître le développement des activités génératrices de revenus extra-aéronautiques.

Après Saint-Louis et Ourossogui-Matam, quelles sont les prochaines étapes du Programme de réhabilitation des aéroports régionaux ?

Le Programme de réhabilitation des aéroports régionaux (Pras) va être exécuté en deux phases. Le Pras 1 concerne la réhabilitation des cinq aéroports suivants : Saint-Louis, Ourossogui-Matam, Ziguinchor, Tambacounda et Kédougou. Huit autres aéroports seront réhabilités dans le cadre du Pras 2. Il s’agit des aéroports de Kolda, Sédhiou, Cap-Skirring, Linguère, Podor, Kaolack, Bakel, Simenti. L’aéroport international de Cap-Skirring a été rénové en 2021 pour les besoins de l’ouverture de la saison touristique. La piste, longue de 2000 mètres, sera rallongée de 500 mètres et pourra ainsi accueillir des gros-porteurs. Cet aéroport accueille, pendant la saison, deux fois par semaine, la compagnie Transavia qui vient de Paris. L’aéroport de Saint-Louis, inauguré le 14 juillet 2022 par le Président de la République, a été entièrement rebâti par l’entreprise tchèque Transcon. Il est doté d’infrastructures très modernes et dispose d’équipements d’aide à la navigation de dernière génération. Une demande formelle d’homologation de cet aéroport a été soumise à l’Agence nationale de l’Aviation civile et de la météorologie (Anacim). En attendant sa réhabilitation complète par le Pras, l’aéroport de Tambacounda a aussi été réfectionné récemment, en décembre 2022, lors de la visite dans la région du Chef de l’Etat. Une demande formelle d’homologation de cet aéroport a été soumise à l’Anacim qui a déjà envoyé sur le site une mission d’inspection. L’aéroport sera opérationnel dès l’approbation de cette demande. Pour les mêmes circonstances, la piste de l’aérodrome de Sédhiou a été refaite et l’aéroport de Kédougou, où j’ai effectué une visite le 5 avril 2023, sera aussi mis à niveau. Les travaux sont aussi en cours à l’aéroport de Kolda où la piste est réalisée à plus de 50% et l’aérogare en construction. Les travaux de construction de l’héliport de Toubacouta vont bientôt démarrer. Les études géotechniques et sur l’impact environnemental sont déjà finalisées. Le Pras, un ambitieux projet permettant de mettre aux normes l’ensemble de nos plateformes aéroportuaires, se déroule normalement avec une remise à niveau complète des pistes d’envol, une reconstruction de toutes les infrastructures (aérogares, blocs techniques, casernes pour le Service de lutte contre l’incendie, salon d’honneur, etc.). Le niveau d’exécution des travaux de génie civil est satisfaisant, compte tenu des exigences et normes aéroportuaires à respecter.

Le Chef de l’Etat veut faire de Thiès la capitale de l’aéronautique. Pourquoi, selon vous, cette région est la mieux placée pour assumer ce rôle ? 

La région de Thiès abrite l’Aéroport international Blaise Diagne. Dans le périmètre aéroportuaire, seront développés de grands projets qui renforceront les performances et le rayonnement de la plateforme. Il s’agit du Centre de maintenance aéronautique, du campus Aimac, de l’Aéroville où sera érigé un pôle industrie aéronautique. A cela s’ajoute l’école de l’Armée de l’Air qui se trouve dans la ville de Thiès et qui accueille une partie de l’Aimac. De plus, la ville de Thiès abritait déjà un aérodrome militaire. Toutes ces raisons font que Thiès reste un bon candidat pour jouer le rôle de capitale aéronautique du Sénégal. Le Président de la République a été bien inspiré de baptiser Thiès « Capitale de l’aéronautique ».

Vous vous êtes engagé à accompagner les populations riveraines des aéroports sur l’ensemble du territoire. Comment comptez-vous honorer cette promesse ?

Aibd S.a est dans une dynamique de consolidation de sa responsabilité envers les communautés riveraines, par le biais d’un dialogue transparent et inclusif. Puissant levier de développement économique et social des territoires, la démarche Rse de Aibd S.a est avant tout orientée vers les communautés locales par des valeurs de solidarité et de partage, en participant financièrement à la réalisation de projets structurants de développement collectif durable. La mise en œuvre des actions et projets structurants Rse s’inscrit dans le cadre d’un système de gouvernance que j’ai mis en place dès mon arrivée à la tête de Aibd S.a. Nous intervenons dans des secteurs prioritaires tels que l’éducation, la santé, l’entrepreneuriat, la formation etc., pour créer un impact positif au niveau communautaire. En outre, Aibd S.a associe son image à l’excellence avec sa participation au Concours général pour primer les meilleurs élèves du pays ; l’éducation concentrant l’essentiel de nos efforts auprès des communautés.

Quelle est la politique de gestion environnementale de Aibd S.a ? 

Aibd S.a a mis en œuvre une politique de gestion environnementale et du cadre de vie s’articulant autour de programmes définis pour améliorer la performance environnementale et garantir un bon cadre de vie en mettant en place des aménagements respectueux de l’environnement et en phase avec l’activité aéroportuaire. L’objectif visé est d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2030 dans les aéroports du Sénégal. La politique environnementale de Aibd S.a est en cohérence avec les règlementations nationales et internationales sur la gestion environnementale. Nous avons procédé à des évaluations environnementales qui permettent de formuler différentes recommandations regroupées dans un Plan de gestion environnementale et sociale. Par ailleurs, il y a aussi la norme ISO 14001 définissant les critères d’un système de management environnemental efficace. L’objectif est d’étendre la certification ISO 14001 de l’Aibd aux aéroports régionaux. La promotion de l’utilisation des énergies renouvelables dans tous les aéroports du Sénégal se situe au premier rang des préoccupations de Aibd S.a. Dans les projets du hub aérien, il est prévu de mettre en place une centrale solaire à l’Aibd qui pourra nous permettre, à terme, d’être autonome pour ce qui est de d’électricité. Les mêmes procédés seront reproduits dans les aéroports régionaux. Il en sera de même du système de gestion des déchets, déjà performant à l’aéroport de Diass, et des aménagements paysagers

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