Israël: Benyamin Netanyahu à la barre pour la reprise de son procès pour corruption.

Après avoir usé de tous les recours possibles pour repousser l’échéance, son procès avait encore été interrompu par la guerre de représailles menée dans la bande de Gaza, Benyamin Netanyahu est arrivé ce mardi matin au tribunal de Tel-Aviv. Premier chef de gouvernement israélien en exercice à être jugé au pénal, celui qui est poursuivi pour corruption, fraude et abus de confiance a été auditionné dans une pièce souterraine pour des raisons de sécurité.

Israël, le 10 décembre 2024: Benyamin Netanyhu comparaît en tant que témoin devant un tribunal à Tel-Aviv dans trois affaires de corruption.

Cela fait huit ans que j’attends ce moment pour dire la vérité, réaffirme Benyamin Netanyahu, immédiatement après avoir prêté serment. Je suis aussi le premier ministre d’Israël… Je dirige les affaires du pays et mène une guerre sur plusieurs fronts, ajoute-t-il alors qu’il est appelé à barre. Je ne m’occupe pas de mon propre avenir mais de celui de l’État d’Israël, ajoute-t-il encore.

En principe, il devra se présenter trois fois par semaine devant les trois juges pour des audiences de six heures à chaque fois. Et cela pourrait se poursuivre pendant des semaines.

Une salle spéciale a été aménagée dans le sous-sol blindé du palais de Justice de Tel Aviv. Pour des raisons de sécurité, le procès a été délocalisé de Jérusalem à Tel Aviv. Le prévenu Netanyahu va bénéficier de certains privilèges : il pourra recevoir des messages pendant les débats et demander des suspensions d’audience pour pouvoir prendre des décisions politiques.

Inculpé pour corruption, fraude et abus de confiance, Benyamin Netanyahu comparait dans trois affaires différentes, notamment des cigares et champagnes et autres cadeaux offerts par deux milliardaires. Et des relations problématiques avec des organes de presse et une compagnie de télécommunications.

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Benyamin Netanyahu a dénoncé lui un « système » qui impliquait, des « dizaines » de personnes de son entourage, et également la « fabrication » de crimes qu’il n’a pas commis. D’anciens collaboteurs ont témoigné contre lui.

Le Premier ministre Benyamin Netanyahu comparaît dans trois dossiers :

Dans la première affaire, M. Netanyahu et son épouse, Sara, sont accusés d’avoir accepté pour plus de 260.000 dollars de produits de luxe (cigares, bijoux, champagne) de la part de milliardaires, notamment du producteur hollywoodien d’origine israélienne Arnon Milchan et l’homme d’affaires australien James Packer, en échange de faveurs politiques.

Dans la deuxième, le Premier ministre est poursuivi pour avoir tenté de négocier une couverture plus favorable de la part d’Arnon Mozes, éditeur du quotidien Yedioth Aharonoth, premier quotidien national payant, en échange de la promesse d’une loi qui aurait entravé la circulation du journal gratuit Israel Hayom, titre le plus lu en Israël.

Dans le dernier dossier, M. Netanyahu est accusé d’avoir tenté de faciliter une fusion souhaitée par un ami proche, Shaul Elovitch, alors actionnaire majoritaire de Bezeq, le plus grand groupe de télécommunications du pays, en échange d’une couverture favorable de sa politique sur le site web d’information populaire Walla, également propriété de M. Elovitch.

« Netanyahu pense être au-dessus du système »
Il est le premier chef du gouvernement israélien en exercice à être jugé au pénal pour corruption, fraude et abus de confiance.

« Netanyahu est un dirigeant autoritaire. Il pense être au-dessus du système gouvernemental et également au-dessus du système judiciaire, explique le politologue Menachem Klein. Pour lui, se présenter pour être interrogé face aux juges, c’est une catastrophe. Une atteinte à son autorité. Pour cette raison, il essaie d’éluder cette situation, d’arriver à un point où il ne témoigne pas, ou moins. Ou que cela se produise plus lentement. »

Toutes les requêtes pour repousser le témoignage de Netanyahu ont été rejetées. Il devra se présenter trois fois par semaine devant les juges.

 

Ouragan/Afp

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