Le but de la mission du Fond Monétaire International (FMI) représenté par son chef de mission, monsieur Edward GEMAEL était de tisser des discussions sur un programme économique et social avec le gouvernement du Sénégal, à travers son ministre des finances et du budget. Ces derniers sont arrivés à un accord sur un nouveau programme, qui va durer 3ans. Ce programme est appuyé par deux 2 instruments, notamment la facilité élargie de crédit (FEC) qui est généralement accompagné d’un mécanisme élargi de crédit (MEC), et la facilité de résilience et de durabilité (FRD). Deux instruments qui vont permettre au Sénégal de bénéficier de juin 2023 à juin 2026, d’une somme de 1150 milliards de FCFA.
Le programme économique et financier dont l’accord a été conclu entre le gouvernement du Sénégal et le FMI, est décliné en quatre (4) axes, notamment, le renforcement de la résilience des finances publiques, l’amélioration de la gouvernance et la lutte contre la corruption, la résilience socio-économique, et le renforcement de la résilience et les changements climatiques.
L’entame de ces mesures seraient naturellement motivés par la hausse de la dette causé principalement par la COVID, la guerre en Ukraine, la flambée des prix internationaux sur les produits pétroliers et alimentaires, ce qui a poussé le gouvernement du Sénégal comme tout autre pays à avoir des déficits élevés. Ceci a contribué à une augmentation de la dette publique du Sénégal qui s’élève à la fin de 2022 à, à peu près 76% du PIB » reconnait le chef de mission du FMI. Quoi que la dette soit soutenable, affirme monsieur GEMAEL, il est important de la mettre dans une tendance baissière afin de créer une marge de manœuvre au cas où de futurs chocs puissent émerger. A ce sujet d’ailleurs, monsieur le ministre des finances a tenu à préciser que ce taux d’endettement évoqué par monsieur GEMAEL est l’endettement global aussi bien de l’administration centrale que des autres structures parapublic. Pour lui, il est important de relever que l’endettement au niveau de l’administration centrale est celui qui est comparé entre les pays au sein de l’UEMOA et que celui-ci est estimé à 68% du PIB. Le Sénégal a un niveau sophistiqué de statistiques économiques et social, ce qui fait que nous mesurons également l’endettement du secteur parapublic qui est de 7,8% du PIB. Précise Mouhamadou Moustapha Ba.
Concernant l’amélioration de la gouvernance et la lutte contre la corruption, monsieur GEMAEL révèle qu’il y’a des mesures à finaliser, qui vont permettre au Sénégal de sortir de la surveillance renforcée sur le GAFI (la liste grise). Le renforcement des prérogatives de l’office nationale contre la corruption (OFNAC) est aussi prévu dans ce volet, de façon à ce qu’il puisse avoir plus de pouvoir d’investigation et de suivi des dossiers. Le renforcement de la déclaration du patrimoine et l’élargissement de son champ, ainsi que la promotion d’un nouveau code de déontologie, sont les deux derniers points de ce deuxième axe.
S’agissant de la résilience socio-économique, il informe qu’elle se fera à travers des réformes afin d’améliorer le système de protection social et promouvoir surtout le développement du secteur privé (création d’emplois, solidification du système financier, réduction des inégalités basées sur le genre.)
Le renforcement de la résilience et les changements climatiques est le quatrième axe du programme qui consiste à soutenir les objectifs du gouvernement en ce qui concerne l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques.
Alioune Badara SARR