Hors des projecteurs depuis 2020, l’ancien premier ministre Mahamad Boun Abdallah Dionne est réapparu dans le champ de vision des radars.
L’ancien directeur de cabinet de Macky Sall, premier ministre d’alors, a notamment intégré le secteur privé en avril 2023, devenant alors Président du Conseil d’Administration de la Banque Internationale pour le Commerce et l’Industrie du Sénégal (BIC IS). Pendant tout ce temps qu’il s’est retiré de la scène politique, monsieur Boun Abdallah Dionne n’était manifestement pas inactif pour autant, en atteste son livre «Le lion, le papillon et l’abeille» où il dit avoir identifié trois acteurs pour atteindre l’objectif de développement.
En effet, si l’ancien premier ministre passe depuis un long moment, sous silence surtout dans l’arène politique, on ne peut pas en dire autant pour ses convictions et son engagement pour le développement. Titulaire d’un master en économie, l’homme a notamment orienté notre regard vers l’économie politique du développement de l’Afrique. Dans son livre, il étale ses convictions pour dire avoir identifié trois acteurs pour atteindre l’objectif de développement.
Dans son essai sur la gouvernance, Mahammad est d’avis que «L’État développeur (le lion m’inspire pour le définir) (…) est un (…) monogame et vit en famille. Avec la lionne, il s’occupe de l’éducation de sa famille. Il mange en dernier, après sa famille… C’est lui qui sécurise le territoire du clan… Il chasse en groupe avec d’autres lions ».
Sa conviction est faite : « Quel animal pourrait donc inspirer davantage l’État que le lion, symbole de respect, de courage et d’altruisme ? Je ne l’ai pas trouvé…».
Panafricaniste, africaniste, il est convaincu qu’«il nous faut des lions économiques qui sachent bien gouverner ». Avec «deux objectifs de premier ordre : la gouvernance et l’intégration, c’est-à-dire l’intérêt général et la solidarité», car, les lions «chassent toujours en clan».
Quid du papillon ? Il est «l’État activateur» qui vient en appoint à l’«État développeur».
C’est un impératif, cet « État activateur de talents (les talents de la jeunesse, pour qu’elle puisse voler de ses propres ailes !) ». Pour asseoir et illustrer son propos, l’ancien Premier ministre, homme de statistiques indique que « dans notre pays, 45% des jeunes sortent de l’école française ou des daaras sans diplôme et sans métier…d’où tous nos problèmes actuels » et assène sa vérité fondée sur son vécu, ses expériences : «Il faut que chaque jeune africain ait un métier !»
Le troisième postulat de l’écrivain néophyte est relatif au «secteur privé». Les abeilles ! «Les usines qui transforment et qui produisent le miel». Et pour bétonner son argumentaire, l’économiste et – facette pas trop connue – toujours armé, enfouies dans ses poches d’écritures saintes (extraits du Coran, Xassida de Cheikh Ahmadou Bamba), convoque le Créateur : «Ce nectar, la vraie richesse, dont Dieu dit : “De leur ventre, sort une liqueur, aux couleurs variées, dans laquelle il y a une guérison pour les gens. Il y a là un signe pour ceux qui réfléchissent.” (Le Coran, Sourat 16, Verset 69).»
Pour Mahammad, «voilà les trois acteurs qu’il faut pour créer des champions du monde».
Alioune Badara SARR