Le roi est mort ce soir, vive le roi. L’incassable Anatoly Malykhin a chuté de son piédestal dans la nuit vendredi au samedi, à Bangkok, face au combattant Reug Reug. Le Sénégalais devient, ainsi, champion du monde de la ONE Championship des moins de 120 kilos.
L’histoire du MMA a été marquée par un exploit exceptionnel ce 8 novembre 2024 dans la capitale thaïlandaise. Oumar Kane dit Reug Reug, a écrit un nouveau chapitre dans l’histoire du sport en devenant champion du monde des poids lourds (moins de 120 kilos) de la ONE Championship, en battant la montagne russe Anatoly Malykhin. Cette victoire, acquise après cinq rounds d’intense combat, marque un exploit historique pour le combattant sénégalais.
En effet, Malykhin, invaincu jusque-là et réputé pour sa puissance dévastatrice et sa technique affûtée, semblait intouchable. Pourtant, face à la montagne russe, Reug Reug a su déployer une stratégie inspirée de la lutte simple. Dès le début, il a mis en place une tactique de contre-attaques et de gestion de l’espace, exploitant chaque occasion pour désorienter celui qui est surnommé « Spartak » (en référence à l’un des gladiateurs les plus célèbres de l’Antiquité, Spartacus).
Bien que le Russe ait montré sa supériorité en puissance, Reug Reug, avec son bagage technique en lutte traditionnelle sénégalaise, a su résister à la tempête russe, pour déstabiliser son adversaire notamment par des crochets au menton et des prises inspirées de la lutte traditionnelle.
Ce combat, qui a été un véritable festival de rebondissements, a vu Reug Reug faire chuter Malykhin à deux reprises, montrant une une endurance impressionnante. Sur ses temps faibles, le Sénégalais a su faire preuve de résilience. C’est cette capacité à encaisser et à riposter qui a fait la différence et permis au Sénégalais de tenir le coup pendant cinq rounds âprement disputés.
Lorsque la décision des juges est tombée, c’est Reug Reug qui a été déclaré vainqueur, inscrivant ainsi son nom en lettres d’or dans l’histoire du MMA. En devenant le premier Sénégalais à décrocher un titre mondial, et le deuxième africain après le Camerounais Francis Ngannou à monter aussi haut dans cette discipline, le double vainqueur du drapeau du chef de l’Etat en lutte simple, doit encore franchir des étapes pour intégrer l’UFC, la prestigieuse organisation américaine d’arts martiaux mixtes (MMA), actuellement reconnue comme la plus importante ligue mondiale de sport de combat.
Cet exploit devant un champion du monde en titre devrait lui rapporter une prime exceptionnelle, après les 30 millions francs empochés lors de la dernière victoire en MMA.En effet, dans ce sport, les combattants sont payés après chaque combat. Le montant de la prime dépend de certains critères comme la taille de l’adversaire et la dimension de l’exploit.
Ce nouveau succès marque à coup sûr, un tournant important dans la carrière de Reug Reug, qui reste profondément ancré dans sa discipline de prédilection : la lutte avec frappe. Lui qui a déjà intégré le cercle des VIP de l’arène, est déjà programmé pour affronter Boy Niang le 1er janvier 2025 dans un combat très attendu. Cependant, avec les nouvelles perspectives qui s’ouvrent désormais à lui dans le MMA, une question demeure : Reug Reug pourra-t-il concilier sa carrière en lutte traditionnelle avec sa trajectoire grandissante dans le MMA, et jusqu’où pourra-t-il aller dans ces deux disciplines ?
Ouragan/ Le Soleil