Le Club Sénégal Émergent s’est réuni en Assemblée Générale ce 18 mars 2021 pour se prononcer sur la situation actuelle du pays. Occasion saisie par les camarades de Youssou Diallo pour formuler un ensemble de proposition de sortie de crise qu’ils ont décliné comme suit
Relancer l’économie à travers un soutien au secteur informel
«Une meilleure prise en compte par le Gouvernement du secteur socio-économique que constitue celui de l’Informel qui a été le plus impacté par la crise de la COVID-19. Il s’agira de lui apporter le soutien nécessaire par la mise en place d’un Programme d’urgence pour sa transformation et d’un Fonds d’urgence pour son financement. En effet, le simple bon sens doit dicter aux décideurs politiques de ne pas continuer à ignorer durablement un secteur qui concentre plus de 80% de l’emploi et 60% du PIB. Surtout au constat, la majorité des jeunes qui étaient dans la rue lors des émeutes et dont la plupart n’était pas des militants organiques de partis politiques, venaient de l’informel.»
Le retour de la Primature
«La déconcentration et une décentralisation plus accentuée par le Président de la République du régime, des Institutions, des Programmes et des Projets. Sous ce rapport, le CSE est d’avis qu’il faut déconcentrer le régime présidentiel actuel par le retour d’une Primature rationalisée et performante. L’expérience de sa suppression depuis mars 2019 a révélé, à l’épreuve des réalités, quelques dysfonctionnements dont, entre autres, l’exposition jamais aussi grande du Président de la République, un amoindrissement de la visibilité et de la lisibilité des politiques publiques du fait d’un tarissement du débat démocratique et contradictoire approfondi à l’Assemblée nationale, notamment. En effet, l’institution parlementaire a été sevrée des rendez-vous forts comme la Déclaration de Politique Générale et les Grandes Questions orales au Gouvernement. Or, l’Assemblée nationale et le gouvernement entretiennent une relation dialectique dans l’animation, la transparence et le contrôle populaire des politiques publiques. En tant que lieu par excellence du débat démocratique et politique, l’Assemblée nationale a besoin d’avoir des moments réguliers et solennels au cours desquels il a en face d’elle une personnalité du statut, de la prestance et de la dignité du Premier ministre, chef du Gouvernement pour mieux s’affirmer et se mettre en exergue.»
Remaniement ministériel en profondeur
«Le CSE souhaite le retour d’une Primature rationalisée couplée d’un remaniement ministériel en profondeur par la mise en place d’un gouvernement réduit, efficace et de combat. Une telle mesure pourrait servir d’électrochoc pour attaquer, sous la direction du Chef de l’Etat, les défis urgents qui assaillent le pays.»
Autoriser les manifestations
«La nécessité de mesures pour une meilleure respiration de notre démocratie en rendant effectifs et même en banalisant les droits de partis, des syndicats, des associations et des citoyens à manifester légalement avec l’encadrement de la Force publique.»
Dialogue inclusif des forces politiques..,…
«L’engagement sans tarder d’un débat ouvert et inclusif avec l’ensemble des forces politiques autour des conclusions de la Commission politique du Dialogue national pour aboutir à un consensus fort sur les règles du jeu démocratique, le système électoral et le calendrier électoral.»
Eviter les rassemblements dans ce contexte de covid-19
«Pour finir, l’Assemblée Générale du CSE, après analyse, diagnostic, propositions, considère que l’enseignement majeur de la crise récente se décline ainsi : si le pouvoir et l’opposition continuent d’entretenir et d’alimenter la démocratie de confrontations et d’affrontements dans ce contexte inflammable et inflammatoire post COVID-19, la rue violente, folle, furieuse et aventurière risque de (re)dicter sa loi destructive et meurtrière. Alors dans ce cas, il n’y aura aucun vainqueur, et rien que des vaincus du pouvoir, de l’opposition, de la société civile, des citoyens, de même que la Démocratie et l’Etat de droit au Sénégal ! »