Hors des projecteurs depuis quelques années, l’ancien premier ministre n’a pas été inactif pour autant. L’homme qui a eu un long bail d’à peu près cinq ans à la tête du gouvernement a d’ailleurs écrit un livre où il dit avoir identifié trois acteurs pour atteindre l’objectif de développement : le lion, le papillon, l’abeille et… Alli. Pourtant considérant à la fois son parcours et sa personnalité, on pourrait se demander
Ne nous parle-t-il pas de lui-même quand il nous parle du lion ?
Dans son livre, il compare le lion à l’Etat développeur. Avec la lionne, le lion vit en famille et s’occupe de leur éducation. Il mange en dernier, après sa famille… c’est lui qui sécurise le territoire du clan. Il chasse en groupe avec d’autres lions. Sa conviction est faite : « quel animal pourrait donc inspirer davantage l’Etat que le lion, symbole de respect, de courage, et d’altruisme.
Respect, courage, et altruisme, tels sont des qualités que l’on peut retrouver chez le natif de Gossas. Panafricaniste, africaniste, il est convaincu qu’il nous faut des lions économiques qui sachent bien gouverner. Technocrate par substance, l’homme est titulaire d’un DEA/Master de recherche avec mention en économie internationale et globalisation, spécialité politiques économiques et sociales de l’université de Grenoble, il n’a pas également été des moins brillants à la primature où il a eu un bilan honorable. Son postulat sur le lion économique a deux objectifs de premier ordre : la gouvernance et l’intégrité. C’est-à-dire l’intérêt général et la solidarité car les lions chassent toujours en clan.
Dans sa logique, le papillon est « l’Etat activateur » qui vient en appoint à l’Etat développeur. Activer, orienter, guider, booster,… activer qui ? il entend une jeunesse talentueuse ; l’activer pour qu’elle puisse voler de ses propre ailes. Pour illustrer son propos, Dionne indique que dans notre pays, 45% des jeunes sortent de l’école française ou des Daaras sans diplôme et sans métier. D’où tous nos problèmes actuels. Il assène ainsi sa vérité fondée sur un vécu, ses expériences : « il faut que chaque jeune africain ait un métier ! ».
Son troisième postulat fait référence au secteur privé. Les abeilles, usines qui transforment et produisent le miel. En ce sens, pour solidifier son argumentaire, l’économiste convoque des écritures saintes (extraits du coran, Xassida de Cheich Ahmadou Bamba), convoque le créateur : ce nectar, la vraie richesse, dont Dieu dit : « de leur ventre sort une liqueur, aux couleurs variées, dans laquelle il y’a une guérison pour les gens. Il y’a là un signe pour ceux qui réfléchissent » (le coran, sourate 16, verset 69); en référence aux abeilles.
Pour avoir été plusieurs fois félicité par le chef de l’Etat, politique accompli ?!! De toute évidence, le technocrate par excellence a livré également un brillant parcours à la primature.
Et si c’était lui le lion pour manœuvrer le papillon et l’abeille !
Alioune Badara SARR